La télévision dans le monde est en perte de vitesse, selon un nouveau rapport d’Accenture

Les consommateurs préfèrent cependant les fournisseurs de contenus traditionnels aux nouveaux entrants sur le marché

Paris, le 23 avril 2015 – Le règne du poste de télévision en tant que média de référence risque de toucher à sa fin, d’après un nouveau rapport mondial d’Accenture intitulé « Digital Video and the Connected Consumer ». Il s’agit en effet, parmi différents types de médias étudiés à travers le monde, du seul à enregistrer une désaffection constante des consommateurs, toutes tranches d’âge confondues ou presque. Avec un recul à deux chiffres de son taux d’utilisation, le téléviseur est progressivement délaissé au profit d’autres terminaux détenus par les consommateurs, multi-équipés avec des ordinateurs portables et/ou de bureau, des tablettes et des smartphones, tous utilisés pour visionner des contenus vidéo.


L’étude, réalisée pour les entreprises des secteurs des médias, des nouvelles technologies et des télécommunications, révèle que la consommation de vidéo, à tout moment et en tout lieu, s’est généralisée, accélérant le déclin de la télévision traditionnelle. Sur un an, l’audience TV sur des contenus vidéo longs, notamment des films, s’inscrit en recul de 13 % dans le monde et de 19 % en France. Même constat pour l’audience des retransmissions sportives sur écrans TV qui régresse de 10 % dans le monde et de 8 % en France.

Aux quatre coins du monde, la télévision est moins regardée par la quasi-totalité des classes d’âge : les 14-17 ans se détournent du petit écran au rythme de 33 % pour les films et les émissions de télévision, et de 26 % pour les événements sportifs. Cette désaffection se poursuit chez les 18-34 ans, aux taux de 14 % pour les films et les émissions de télévision et de 12 % pour les événements sportifs, ainsi que chez les 35-54 ans, à 11 % et 9 % respectivement. Elle se tasse, en revanche, chez les 55 ans et plus, n’atteignant respectivement que 6 % et 1 %.

« Nous constatons un abandon progressif de la télévision telle qu’elle existe aujourd’hui », souligne Yannick Sadowy, directeur exécutif en charge du secteur des médias et du divertissement pour Accenture France et Benelux. « Les films et émissions de télévision se regardent désormais sur des terminaux mobiles de tous types et de tous formats, grâce à des capacités de streaming optimisées et à une plus grande autonomie des appareils. L’expérience du second écran devient déterminante pour les créateurs de contenu, diffuseurs et programmateurs. »

Sur ce point, l’étude constate que plus du tiers (37 %) des consommateurs sont équipés de smartphones, ordinateurs portables ou de bureau et tablettes. Parmi ceux qui prévoient d’acquérir un téléviseur, ils sont 61 % à envisager l’achat d’une TV connectée et 25 % d’une TV 4K (ultra haute définition), soit une hausse de 7 % sur un an. Ces acheteurs font valoir qu’ils se servent de ces équipements pour accéder au quotidien à des contenus de tout type.

Alors que davantage de contenus sont visionnés sur Internet, la qualité du service en ligne est de plus en plus critiquée. D’après l’étude Accenture, 89 % des consommateurs visionnent des vidéos longues sur des équipements connectés, nombre d’entre eux font état de problèmes. Le premier grief formulé par plus de la moitié (51 %) des répondants à l’étude adeptes de vidéos en ligne a trait à la mauvaise qualité du service Internet. Ils déplorent l’excès de publicités (42 %) ; la mise en mémoire tampon, c’est-à-dire le temps que met la vidéo à se lancer (33 %) ; et la perte de son ou les distorsions audio en cours de lecture (32 %). Ils se disent cependant prêts à payer pour un service vidéo en ligne qui offrirait des contenus plus variés, moins de publicités et une meilleure qualité d’image.

L’étude relève toutefois également que les diffuseurs traditionnels possèdent un solide avantage sur les nouveaux entrants, les participants à l’étude marquant leur préférence pour les diffuseurs, opérateurs de télévision par satellite et câblo-opérateurs en place par opposition aux nouveaux acteurs de l’Internet. Interrogés sur l’attractivité des chaînes de télévision à péage ou des services de vidéo à la demande proposés par des enseignes telles que Apple, Netflix et Google, ils ont nettement moins bien noté ces offres que celles des diffuseurs traditionnels.

« Les nouveaux entrants, abstraction faite de leur notoriété, devront prouver aux clients la qualité de leur service s’ils veulent s’approprier une part de marché significative », poursuit Yannick Sadowy. « Les consommateurs préfèrent les marques reconnues, et les diffuseurs doivent tirer profit de cette tendance en investissant massivement dans des plates-formes multi-équipements et en privilégiant les partenariats leur permettant d’accélérer leur présence dans l’univers mobile. Ils ne peuvent se contenter de reformater un programme d’ores et déjà proposé partout ailleurs : leur offre doit être originale et unique. »

Le visionnage s’effectue en simultané sur plusieurs équipements, 87 % des consommateurs en utilisant plusieurs à la fois. Dans le monde, le smartphone est le terminal le plus fréquemment employé, à 57 % au total. Cette tendance est particulièrement marquée chez la génération Y, 74 % des 14-17 ans combinent téléviseur et smartphone pour regarder leurs programmes. En France, la tendance est un peu différente, c’est le duo avec un ordinateur de bureau ou portable qui est privilégié (à 55 % contre 46 % pour les smartphones).

« La compréhension des nouveaux usages et des besoins des consommateurs est la clé du succès. Elle aura une incidence sur tous les aspects de l’activité du diffuseur, depuis ses prises de décision en matière de choix des contenus jusqu’à la mise en œuvre de modèles d’exploitation convergents et l’utilisation des données » conclut Yannick Sadowy.

Méthodologie

Le rapport Accenture s’appuie sur une étude réalisée en ligne aux mois d’octobre et de novembre 2014, auprès de 24 000 consommateurs dans 24 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Émirats arabes unis, Espagne, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Russie, Suède et Turquie.

La taille de l’échantillon par pays était représentative de la population en ligne, et les participants étaient âgés de 14 à 55 ans et plus. Ceux-ci ont été questionnés sur leurs usages, leurs comportements et leurs attentes au sujet de la possession d’un équipement numérique, de la consommation de contenus, des contraintes de bande passante, de la confiance numérique et de l’Internet des objets.

A propos d’Accenture

Accenture est une entreprise internationale de conseil en management, technologies et externalisation, avec 323 000 employés intervenant dans plus de 120 pays. Combinant son expérience et ses capacités de recherche et d’innovation développées et mises en œuvre auprès des plus grandes organisations du monde sur l’ensemble des métiers et secteurs d’activité, Accenture aide ses clients - entreprises et administrations - à renforcer leur performance. Accenture a généré un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars au cours de l’année fiscale clôturée le 31 août 2014.